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Etudiants Ste Eu

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1 février 2009

Compte rendu sur les rencontres sur la Souffrance

février 2007 - édité par Florie

La souffrance

1 – La recherche du sens de la souffrance

2 – La souffrance et le mal

3 – La souffrance et la Rédemption

1         – La recherche du sens de la souffrance - Les composantes de la souffrance

L’homme est le seul dans l’existence animale à savoir qu’il souffre. C’est à partir de ce constat que l’homme se pose la question du sens de la souffrance. Il cherche non seulement une explication à l’expérience de la souffrance, mais aussi une solution. La recherche du sens de la souffrance est fondamentale pour comprendre l’humanité et sa destinée.

Souvent, on associe le sens de la souffrance au sens de la maladie. Or c’est une erreur puisque la maladie vient d’un diagnostic actuel, et ne recherche pas de sens ni dans le passé, ni dans le futur. Elle est médicale car la médecine est là pour donner réponse à cette altération organique ou fonctionnelle plus ou moins grave et durable.

1.1  – La question personnelle de la souffrance

la souffrance est d’abord une expérience personnelle. deux dimensions :

       La souffrance physique : résultat d’un disfonctionnement de l’organisme, quel qu’en soit la raison. la médecine est le remède normal à cette souffrance.

       La souffrance morale : souffrance de l’âme. elle se différentie de la souffrance psychique, qui est plutôt une conséquence de la souffrance.

1.2  – La question du rapport entre la souffrance et le mal

La souffrance, sous toutes ses formes, se présente d’abord comme le fait de subir un mal.

1.2.1    – La différence entre les perceptions hébreu et grecque

Dans l’Ancien Testament, souffrance et mal sont identiques. En hébreu, il n’y qu’un seul mot pour mal et souffrance. Au contraire, le grec crée une distance entre la souffrance et le mal, ce qui renforce le caractère subjectif de la souffrance dans sa dimension personnelle.

1.2.2    - La différence entre une souffrance active et une souffrance passive

Toute souffrance, dans sa dimension personnelle, demeure cependant à la fois active et passive.

       Par exemple, si quelqu’un se fait mal, il a un caractère actif.

       le souffrant est aussi passif car la souffrance demeure toujours un mal infligé.

Il y a là une véritable expérience du mal, qui entraîne la souffrance de l’homme.

1.2.3    – La souffrance, l’existence et le mal

         Un certain nombre de philosophes lient l’existence humaine à un mal dont il faut se libérer. Au contraire, le christianisme considère que l’existence humaine est fondamentalement bonne et que la souffrance n’existe que parce que le mal prive l’homme du bien : « l’homme souffre à cause du mal qui est un certain manque, une limitation ou une altération du bien »[1]. Il « souffre en raison d’un bien auquel il ne participe pas, dont il est, en un sens, dépossédé ou dont il s’est privé lui-même. Il souffre en particulier quand il « devrait » avoir part – dans l’ordre normal des choses – à ce bien, et qu’il n’y a pas part »[2].

2 – Pourquoi la souffrance ? La souffrance et le mal

Comment concilier le fait de la souffrance avec l’infinie bonté de Dieu ?

Dieu ne peut vouloir la souffrance ou le mal en tant que tel, mais qu’il accepte la souffrance ou le mal en tant qu’ils sont des conséquences de quelque chose d’autre. Ex. l’homme peut être amené à ressentir des maux physique afin d’exercer des qualités morales ou spirituelles plus élevées.

D’où vient ce mal qui engendre la souffrance de l’homme, et quel est le rôle de Dieu qui permet une telle conséquence du mal ?

2.1            La souffrance de l’homme

On ne peut dire en vérité que Dieu souffre car Il n’est pas sujet à une souffrance infligée par quelqu’un d’autre. La souffrance est donc humaine.

Le mal est la condition du bien supérieur que Dieu souhaite pour l’homme. Cela engage à voir dans l’action de Dieu la recherche d’un bien, qui provient de sa bonté infinie pour l’homme.

Selon la philosophie non chrétienne, il y a un paradoxe : « en expliquant que ce qui est un mal par rapport à l’individu [la mort], est un bien par rapport à l’ordre de l’univers, il méconnaît aussitôt que l’homme, en tant que personne, n’est pas une simple partie du monde […] mais un tout irréductible […] en rapport direct avec les autres […] personnes humaines, et avec les Personnes divines, dont elles sont l’image »[3]. Sortir de ce paradoxe est simple : faire appel à la Révélation, c’est-à-dire à la vie surnaturelle de l’homme d’où sort aussi cette souffrance.

La conception du mal comme privation de bien, privation du Bien fondamental qu’est Dieu, donne aussi un sens à la souffrance.

         Le mal moral (la souffrance morale provoquée par le péché) ne peut être en aucune manière une conséquence de la volonté de Dieu car le péché, par définition, est le fait que l’on s’écarte de ce qui est ordonné par Dieu. Dieu ne peut être non plus cause indirecte du péché par négligence à nous en préserver. Si un homme pèche, sans doute n’a-t-il pas reçu les secours de la grâce de Dieu qui lui aurait permis de ne pas pécher, mais c’est alors une volonté de Dieu, conforme à sa sagesse et à sa justice.

          Dieu n’est pas l’auteur du péché ni de la souffrance, mais qu’il est présent par mode de manque, dans le péché comme dans la souffrance, comme manque de Bien. Dieu est présent à la souffrance comme il est présent au péché pour le guérir.

2.2           – La Providence de Dieu dans la souffrance de l’homme

2.2.1    – Deux maux : mal de peine et mal de faute

Mal de peine : mal découlant de la recherche désordonné d’un objet perçu comme bien. Il découle d’une erreur ou d’un manque de notre part : nous pensions trouver un bien, mais c’est un mal que nous subissons.

Mal de faute : mal associé au péché.

Dieu permet le premier, et s’interdit absolument le second. C'est-à-dire que jamais Dieu ne peut vouloir le péché, en être la cause, le complice, etc… Par contre, Dieu permet le mal de peine. Cette déficience de la nature de l’homme, autrement dit, cause de la souffrance, Dieu la permet en tant qu’elle porte un bien supérieur – que nous ignorons dans l’instant.

2.2.2    – Le rôle de la souffrance dans la Providence divine

         « La Révélation divine nous dit que l’homme n’aurait pas connu la douleur et la mort s’il n’avait pas péché, et la vie des saints nous montre que la douleur est purificatrice, qu’elle comme un moyen de nous dépasser nous-mêmes, de nous élever des biens sensibles[…] aux biens[…]de l’ordre surnaturel ou de la grâce, qui est en nous le germe de la vie éternelle »[4].

         La souffrance nous apporte incontestablement le discernement de ce que nous avons à faire ou à ne pas faire. Le Bien recherché n’étant pas trouvé, des conséquences se font nécessairement sentir, négatives, que l’on appelle souffrance – ou défaut de jouissance parfaite du Bien voulu par Dieu.

2.2.2.1         Dans l’ordre providentiel, la souffrance rétablit la justice

         L’ordre providentiel juste, la volonté de Dieu, a été déformé par le péché. La justice vient reformer cet ordre en infligeant un « mal de peine », conséquence du mal du péché. La souffrance de l’homme lui montre son état de pécheur, lui rappelle et l’invite à une conversion vers le bien. La souffrance est un mal pour un bien supérieur. la souffrance en elle-même est un mal ; mais dans ses effets, elle peut être un bien. c’est grâce au mal de peine que Dieu peut rétablir la justice, par la force de la conversion de celui qui souffre. Le mal ou la souffrance est un instrument de la Providence divine.

2.2.2.2         pourquoi la souffrance et la mort dans le plan divin ?

La souffrance est liée à la mort, considérées comme des conséquences du péché.

Le Fils de Dieu, en prenant l’humanité, accepte non pas le péché, mais les conséquences du péché (le mal de peine) par amour de la condition humaine, qu’il a épousé totalement (hormis le péché).

L’exemplarité de Jésus est telle qu’il donne du sens à la souffrance de l’homme, par son propre sacrifice : souffrance physique (la Croix) et morale (rachat des péchés des hommes). Le caractère complet de ce qu’a vécu Jésus donne à la souffrance de l’homme une lumière inégalée : nous ne sommes jamais seuls à souffrir !

3 – La souffrance et la Rédemption

         La tradition chrétienne accorde une place importante à la souffrance, notamment dans la Passion de Jésus et dans la célébration de la messe.

La question de la souffrance des hommes doit se relire grâce à la souffrance du Christ. La souffrance étant liée au péché et au mal en général. Elle est aussi source de la Rédemption.

3.1 – Souffrance, Rédemption et témoignage de vie divine

         Les sacrements de l’Église sont une expression de la volonté de participation à la souffrance et à la gloire de Dieu. Exemple : dans l’eucharistie, tous les croyants s'unissent au Christ souffrant (1 CO 12, 12 + 26). Nous sommes associés aux mystères de la vie du Christ, à sa souffrance, à sa mort et à sa résurrection en attendant de l’être à son règne (Ph. 3, 20-21). De même, le baptême nous « noie » dans la mort du christ, et c’est ainsi que la vie divine nous est communiquée.

         Dieu a donc choisi d’associer l’homme à ce grand mystère de sa souffrance. Il le fait cependant toujours dans l’optique de la Résurrection et du salut mis à portée de l’homme. Le sacrifice du Christ n’est célébré que parce que son corps est glorieux, vainqueur de la mort, et vivant par la grâce de Dieu éternellement.

3.1.2 – La souffrance, témoignage de l’amour de Dieu

         Une fois justifié, l’homme doit trouver dans la souffrance même, acceptée et même recherchée en union avec le Christ, un principe d’œuvres salutaires, pour lui-même, mais aussi pour l’extension du règne de Dieu dans le monde.

Expressions de la participation aux souffrances du Christ :

       Les souffrances en général (ex. renoncement, séparations douloureuses…). jusqu’à quel point peut-on considérer être dans le sens de la volonté du Christ ? Ces renoncements s’enracinent d’abord dans le repentir de nos péchés, et ses manifestations extérieures (pénitences du carême par exemple). Il se fonde sur la crainte de Dieu. la souffrance acceptée élève parce qu’elle est participation et configuration au Christ. « c’est en passant par la souffrance, nous dit saint Luc, que le Christ est entré dans sa gloire » (Lc 24, 26).

       Les manifestations extraordinaires. Ex. stigmates, manifestations extérieure de la souffrance de Jésus chez une personne qui s’unit parfaitement, par grâce, aux souffrances de Jésus.

       Les souffrances recherchées ou la mortification des sens. Ex. La flagellation, souffrance qui nous rapproche du Christ. 1 Co 9, 27

Les trois étapes de la souffrance dans le sens chrétien :

       la souffrance est de la pure nature. L’homme souffre comme un animal.

       la souffrance est comprise par l’homme comme une anomalie de ses aspirations au Bien.

       l’homme comprend que cette aspiration spirituelle est surnaturelle et que la souffrance innocente est la conséquence du péché originel.


[1] Jean-Paul II, Salvifici doloris, 7.

[2] Jean-Paul II, Salvifici doloris, 7.

[3] C. Journet, Le mal, p. 263.

[4] Cf. L’Imitation de Jésus-Christ, l. II, c. XII : La voix royale de la Croix.

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18 janvier 2009

Questions à l'intervenant sur la souffrance

Questions préparées :

·               Quelles sont les expériences que vous avez recueillies de cheminement de personnes malades, ou leurs proches, dans l'acceptation ou le refus de la maladie et de la souffrance ?

·                     Comment les personnes que vous rencontrez, qui souffrent dans leur chair, font pour le vivre de manière chrétienne ?

·                     Comparaison malades/souffrants chrétiens et non chrétiens : y a-t-il une différence dans la manière dont ils vivent leurs mals et leurs souffrances ?

·                     En tant que prêtre, en tant que chrétien  comment vivez-vous personnellement tout ce que vous voyez ? êtes vous parfos déçu, devant un cnstat d'impuissance ?

·                     Comment accompagnez-vous ces personnes qui souffrent ? Leur famille ? Comment leur dire que Dieu est amour alors qu'ils souffrent terriblement ?

·                     Est-ce possible de partager, et par là de soulager, la souffrance d'autrui ? De lui donner vraiment sens ? Souffrez-vous pour eux ? Cela peut-il les aider ? Avez-vous une « méthode » ?

·                     Au regard de votre expérience, en quoi les malades et les souffrances sont-ils aidés par Dieu ? qu'apprend-on de la souffrance ?

Intervention du père Jean Ariel

aumônier de l'hôpital pour les cancéreux de Bergonier depuis 2002. Le père a rappelé son appréhension initiale face aux malades (au moment où il a été appelé pour remplir sa fonction ) ; Dieu nous donne l'intelligence et la volonté, et rien n'est possible sans sa grâce.

1/ le cheminement des malades dans l'acceptation et le refus de la maladie

le cheminement des malades est d'abord celui d'une évolution un peu comme la sainteté : l'épanouissement de l'intelligence et de la volonté, en adéquation à la volonté de Dieu.

Chaque personne est différente, et sa participation sera donc différente. Il y a des expériences très belles et d'autres non : parfois, l'âme reste prisonnière de la souffrance, la personne se referme sur elle-même. Mais Dieu est tout-puissant, et arrive à toucher le coeur de l'homme, et il en résulte qu'il y a peu de cas d'endurcissement. En se dépassant soi-même, son corps souffrant, on devient saint.

La loi de l'incarnation : Jésus a pris chair en nous. Notre chair a pris la divinité de Jésus : l'homme n'est pas un ange, c'est une synthèse d'âme et du corps. La chair reste donc, et ainsi la souffrance. La souffrance est là, mais Dieu aussi : nous ne sommes pas seuls, et Dieu est plus grand que tous. Le Christ est donc proche de nous, le Christ souffrant sur la croix (" mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »).

On se rend proche du Christ sur la croix parce qu'on accepte sa souffrance, en faisant preuve de volonté, celle de s'abandonner totalement à Dieu. Parallélisme avec Marie : Marie vie le paroxysme de la souffrance (" une épée te transpercera l'âme") mais elle est debout, parce qu'elle porte aussi la foi (voilà pourquoi elle est la mère de l'Eglise).

Le mal est une défaillance dans notre nature, qui n'est pas de la volonté de Dieu. Dieu ne veut pas la maladie, la souffrance ni la mort, mais le permet : il tolère le mal, car c'est pour nous, d'une certaine manière, la possibilité de le rencontrer, d'en tirer un bien plus grand, d'accéder à la sainteté : combien de fois entend-on : « si je n'avais pas souffert, je n'aurais pas rencontré Dieu » ? Et ce, même si la mort vient. Souffrez à Dieu ne fait pas souffrir moins , c'est s'ouvrir à une vie universelle qui nous dépasse. Ce n'est pas perdre quelque chose : avec la mort, je gagne la vie, rien n'est perdu. Il faut encore rappeler la croix : le Christ meurt, il n'est plus visible aux yeux, mais il est toujours présent dans la foi. De même, même après la mort, Dieu nous permet encore d'accomplir le bien pour notre famille : Saint-Paul : c'est par la mort que nous portons du fruit (comme l'épi de blé). Le père Ariel a évoqué le cas de malades qui meurent en laissant une grande paix autour d'eux, et en restant présent même après leur mort (Dieu ne les a pas "arrachés" à leur famille).

2/ Comment les malades chrétiens vivent-ils leur souffrance ?

Il y a des chemins de conversion : certains non pratiquants deviennent plus chrétiens. Certaines personnes d'autres confessions (Islam) demandent la présence du prêtre. Cependant, les miracles sont rares : un miracle est la mise entre parenthèses de loi naturelle pour être le signe d'une guérison intérieure, le signe extérieur de la conversion.

3 / comment savoir quoi dire ? comment dire que Dieu et amour ?

On ne le peut pas. Souvent, l'accompagnement d'un souffrant se contente de la seule présence, qui est déjà rassurante. Il faut écouter les inquiétudes : c'est le malade qui lance les sujets dont il envie de parler. Parfois, on n'a pas de réponse à apporter : il faut respecter ses limites et ne pas vouloir "débiter son discours" préparé à l'avance. Il n'y a pas de phrases toutes faites, il ne faut pas en inventer.

4/ peut-on souffrir pour l'autre ?

Oui, mais cela est rare. Est-on capable de cela ? Seul Dieu sait la capacité de l'âme de chaque homme à supporter la souffrance. Parfois, on croit pouvoir être plus utile en portant la souffrance de l'autre, on le sous-estime et on se surestime. Dieu nous donne une mission en fonction de nos capacités. notre mission est plus l'accompagnement, le témoignage de notre foi, ainsi que l'intercession. On ne peut pas savoir comment Dieu aide le souffrant. Il faut se déposséder de son propre accompagnement : on peut être déçu (je n'étais pas là, je n'ai pas fait ça...). L'accompagnement nécessite un apprentissage et une préparation, voire une aide psychologique.

5 janvier 2009

La souffrance

Voici une introduction au thème de la souffrance

D’après : Catéchisme de l’Eglise catholique :

 

Quel est le rapport entre souffrance et péché ? Origine de la souffrance : le péché originel

 

Dieu est infiniment bon et toutes ses œuvres sont bonnes. Cependant, personne n’échappe à l’expérience de la souffrance : premier paradoxe ?

 

Deux types de souffrance :

- comme limites propres des créatures

- le mal moral.

 

« le péché est un abus de la liberté que Dieu donne aux personnes ». Ces personnes qui ont refusé Dieu et son Règne.

C’est donc librement que nous souffrons ? Deuxième paradoxe ?

Peut-on choisir la souffrance ? Cf. béatitudes

En refusant le projet d’amour de Dieu, il s’est trompé lui-même ; il est devenu esclave du péché. Cette aliénation première en a engendré une multitude d’autres. L’histoire de l’humanité, depuis ses origines, témoigne des malheurs et des oppressions nés du cœur de l’homme, par suite d’un mauvais usage de la liberté.

 

La souffrance est-elle l’œuvre de Satan ?

 

La signification de la souffrance : par la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ

 

Les sources de souffrance :

L’Écriture montre les conséquences dramatiques de cette première désobéissance. Adam et Eve perdent immédiatement la sainteté originelle

- Ils ont peur.

- la maîtrise des facultés spirituelles de l’âme sur le corps est brisée

- l’union de l’homme et de la femme est soumise à des tensions

- convoitise et la domination

- l’harmonie avec la création est rompue : étrangère et hostile, servitude de la corruption

Les péchés des hommes, consécutifs au péché originel, sont sanctionnés par la mort.

En quoi la mort est-elle une souffrance ? pour qui est-elle une souffrance ?

 

La souffrance due au péché constitue-t-elle toutes les souffrances ? même la souffrance du corps ? de la perte d’un être aimé ? cf. béatitudes

 

Nous sommes aussi auteur de souffrance

" les pécheurs eux-mêmes furent les auteurs et comme les instruments de toutes les peines qu’endura le divin Rédempteur " (He 12, 3). Nos péchés atteignent le Christ Lui-même (cf. Mt 25, 45 ; Ac 9, 4-5),

La mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard.

Le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures. La mort rédemptrice de Jésus accomplit en particulier la prophétie du Serviteur souffrant.

 

La souffrance comme effort.

 

Le Baptême efface le péché originel, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel.

Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien.

Marie a été préservée du péché originel, pourtant, Marie a souffert.

 

La souffrance productive

La souffrance comme « don » de Dieu : elle permet de nous rendre meilleur. « S. Léon le Grand: " La grâce ineffable du Christ nous a donné des biens meilleurs que ceux que l’envie du démon nous avait ôtés " ; S. Paul : ‘Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé’ (Rm 5, 20) ».

 

La souffrance rédemptrice ou purificatrice : purgatoire

Quel est le sens de notre souffrance ?

" Dieu n’a pas épargné son propre Fils mais l’a livré pour nous tous pour que nous soyons réconciliés avec Lui par la mort de son Fils ". " Dieu l’a fait péché pour nous, lui qui n’avait pas connu le péché, afin qu’en lui nous devenions justice pour Dieu ".

Dieu ne nous épargne pas pour nous donner sa grâce en sur abondance. En livrant son Fils pour nos péchés, Dieu manifeste que son dessein sur nous est un dessein d’amour bienveillant qui précède tout mérite. Dieu a transformé le plus abject en source de son amour !

Dieu souffre pour nous et avec nous, mais il n’empêche pas que nous souffrions.

Mais souhaite-t-il toujours que nous souffrions ?

Pouvons nous suivre Jésus et souffrir autant ?

« Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous.»

Il est donc idiot de « trop » souffrir ?

Jésus prie : " Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi... " .

Critère : Souffrir seulement par amour ?

Le sacrifice du Christ est unique, il achève et dépasse tous les sacrifices. Pourquoi souffrons-nous encore alors ? Si la souffrance est conséquence du péché, pourquoi devrions nous souffrir puisque Dieu ne veut pas que nous péchions ?

" Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?"

 

Il appelle ses disciples à " prendre leur croix et à le suivre " car " il a souffert pour nous, il nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas ". Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires. Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice.

 

La souffrance peut aussi être la situation du péché.

La maladie et la souffrance ont toujours été parmi les problèmes les plus graves qui éprouvent la vie humaine. Dans la maladie, l’homme fait l’expérience de son impuissance, de ses limites et de sa finitude. Toute maladie peut nous faire entrevoir la mort.

 

L’homme de l’Ancien Testament vit la maladie en face de Dieu, le Maître de la vie et de la mort. La maladie devient chemin de conversion et le pardon de Dieu inaugure la guérison. Cf. L’Onction des malades

La compassion du Christ envers les malades est un signe du Royaume de Dieu. Jésus n’a pas seulement pouvoir de guérir, mais aussi de pardonner : il est venu guérir l’homme tout entier = > attention toute particulière des chrétiens les souffrants ; efforts inlassables pour les soulager.

Ø nous devons souffrir mais lutter contre la souffrance : paradoxe ?  

 

Le Christ non seulement se laisse toucher par les malades, mais il fait siennes les misères. Mais il n’a pas guéri tous les malades. Par sa passion et sa mort sur la Croix, le Christ a donné un sens nouveau à la souffrance : elle peut désormais nous configurer à lui et nous unir à sa passion rédemptrice.

Le Christ invite ses disciples à le suivre en prenant à leur tour leur croix. En le suivant, ils acquièrent un nouveau regard sur la maladie et sur les malades. Nous devenons des signes.

 

Même les prières les plus intenses n’obtiennent toutefois pas la guérison de toutes les maladies. Ainsi S. Paul doit apprendre du Seigneur que " ma grâce te suffit : car ma puissance se déploie dans la faiblesse " . Souffrance = faiblesse = motif d’orgueil ?

 

Les béatitudes Extraits :

« Bienheureux les affligés, car ils seront consolés.

« Bienheureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés.

« Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

« Bienheureux les persécutés pour la justice, car le Royaume de Dieu est à eux.

« Bienheureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi.

Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux

Est-ce qu’espérer une terre sans souffrance est un péché ? « La béatitude promise nous place devant les choix moraux décisifs. »  la souffrance comme choix ? la souffrance comme loi ?

 

 

DISCOURS DU SAINT-PÈRE SUR LA SOUFFRANCE

Lyon (France), 5 octobre 1986

Chers Frères et Sœurs,

1. Jésus accueillait tous ceux qui souffraient physiquement et moralement. Il allait même à leur rencontre. On pouvait lui appliquer ce mot d’Isaïe: “Il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies”. Il se faisait proche de tous les blessés de la vie, comme le Bon Samaritain. Il s’appliquait à guérir, à libérer, à sauver, à ressusciter, et il annonçait la Bonne Nouvelle de l’amour de Dieu, l’accueil privilégié des affligés dans le Royaume de Dieu: “Heureux les affligés, ils seront consolés”.

J’ai écouté attentivement le beau témoignage de votre porte-parole, malade, et celui de votre amie représentant toutes les personnes au service pastoral de la santé. J’ai aussi une Bonne Nouvelle à partager avec vous, au nom de Jésus. J’essaierai de le faire brièvement, car ce qu’attendent les malades et les handicapés, c’est que je m’arrête auprès de chacun d’eux, comme témoin de la tendresse de Dieu.

2. Vous remplissez aujourd’hui ce temple de Dieu, cette magnifique église primatiale Saint-Jean qui remonte aux douzième et treizième siècles. C’est un haut lieu historique. C’est le cœur actuel du diocèse de Lyon, où les chrétiens de toute condition se rassemblent autour du Pasteur, votre cher Archevêque. Elle a même été à plusieurs reprises le haut lieu de l’Eglise universelle, lorsque deux Conciles œcuméniques y ont tenu leurs assises, notamment le second pour rechercher l’unité entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. C’est vraiment un sanctuaire où il convient de prier pour toute l’Eglise. Et voilà qu’aujourd’hui, c’est vous qui êtes à la place d’honneur en ce lieu saint: les malades occupent en effet une place de choix dans l’Eglise qui est le Corps du Christ, tout près de son Cœur blessé et perpétuellement ouvert, comme nous l’avons contemplé ce matin à Paray-le-Monial.

3. Je salue autour des malades et handicapés les représentants de tous ceux qui consacrent leur temps, leurs compétences et leur cœur à les soulager: médecins, techniciens, chercheurs, enseignants, étudiants en médecine, accompagnateurs spirituels, membres du personnel soignant et administratif, qu’ils pratiquent l’art médical, les soins mentaux, ou aussi l’assistance sociale, les sciences humaines.

Je sais que Lyon est un haut lieu de la médecine dans toutes ses branches, et comporte entre autres un centre international de recherche sur le cancer.

Je vous encourage à poursuivre hardiment la recherche, à soigner avec le maximum de compétence, à combattre la maladie sous toutes ses formes, et même les causes, naturelles ou humaines, de la maladie. Tout cela fait partie du plan de Dieu qui a donné à l’homme l’intelligence et l’habileté pour progresser dans la découverte de l’organisme humain, et en mettre les fruits au service de l’homme. En étant les défenseurs de la vie humaine, vous êtes les coopérateurs de Dieu.

Aujourd’hui, ce progrès médical demande une large solidarité, une concertation rigoureuse entre vous, croyants ou incroyants, avec l’aide de l’Etat et avec la contribution que l’Eglise a volontiers apportée au cours de l’histoire, selon ses possibilités. Sur ce point, l’Evangile est un formidable appel mobilisateur. La nouvelle commission que j’ai instituée au Saint-Siège pour la pastorale des services de la santé manifeste cette sollicitude.

Le personnel soignant n’a pas seulement une technique à apporter, mais un dévouement chaleureux qui vient du cœur, une attention à la dignité des personnes. Restez soucieux de ne pas réduire le malade à un objet de soins, mais d’en faire le premier partenaire dans un combat qui est son combat. Et, dans les graves problèmes éthiques qui se posent à vos professions, je vous encourage à trouver les réponses exigeantes qui soient conformes à la dignité de la vie du malade, à sa qualité de personne.

Vos professions, chers amis, vous demandent souvent un travail harassant. Vous vous sentez parfois démunis devant tant de souffrances, devant vos limites, devant la précarité de la vie. Mais quel noble service vous rendez à l’humanité! Vous êtes comme les bons Samaritains de l’Evangile. Et ce service n’a pas de frontières, car les besoins sanitaires sont immenses et urgents dans le Tiers monde.

Vos malades, disais-je ont besoin d’un accompagnement le plus humain possible. Ils ont besoin d’un accompagnement spirituel: vous vous sentez là au seuil d’un mystère qui est le leur.

4. Et vous, chers malades ou handicapés, comme nous comprenons votre espoir d’amélioration, de guérison, votre soif de vivre mieux, de vivre pleinement, dans votre organisme humain! Les malades s’approchaient de Jésus avec le même espoir. Et autant que de soins, vous désirez être entourés d’attention, d’amour, de tendresse.

Mais, souffrant souvent d’une inévitable dépendance, vous voudriez aussi, autant que la santé vous le permet, avoir une certaine activité, vous sentir utiles, dans la société, dans l’Eglise. Vous désirez y prendre votre place, entrer dans le réseau des solidarités, avec d’autres malades, mai aussi avec les bien portants. Nous souhaitons ardemment que vous trouviez cette intégration, dans les familles, dans les associations de handicapés, dans les communautés chrétiennes.

Vous faites encore, chers amis, une expérience plus profonde, personnelle, que vous pouvez partager en partie, mais qui reste le secret de votre cheminement dans l’épreuve de la souffrance, et, je le souhaite, dans l’espérance de la foi. Parfois, vos accompagnateurs, vos proches, vos prêtres, ont la confidence de cette expérience difficile à exprimer. Ce peut être un sentiment angoissé, voire une révolte: pourquoi cette épreuve, en moi, dans ces circonstances? Ce peut être aussi une réflexion mûrie par la patience, un apaisement, voire une certaine joie intérieure qui vient de la conscience d’être solidaire d’autres gens dans l’épreuve, de la certitude d’être aimé de Dieu, de s’unir au Christ en croix.

5. Utiles? Vous l’êtes sûrement par votre simple présence. Dans un monde marqué par l’anonymat, la technique, la hâte fébrile, le souci du rendement, la soif de jouissances sensibles immédiates, vous êtes là simplement avec la valeur de votre personne, avec votre intériorité, avec votre besoin de relations humaines vraies. Alors, devant vous, le monde s’arrête, réfléchit, se reprend à considérer l’essentiel: le sens de la vie, l’amour désintéressé, le don de soi.

Si vous avez le bonheur d’avoir la foi, et si vous regardez le Christ crucifié, alors vous pénétrez plus avant dans un grand mystère, caché aux yeux du monde. Après avoir guéri le plus possible d’infirmes, le Christ est passé de la compassion à la Passion. Il a pris sur lui la souffrance, sans chercher à l’expliquer. Personne n’y est entré autant que lui. En lui, la souffrance a été liée à l’amour, et elle a été rachetée. Offerte, elle est devenue puissance rédemptrice, transfigurée dans la Résurrection. Oui, le Christ a greffé au fond de la souffrance la puissance de la Rédemption et la lumière de l’espérance. Alors le malade croyant – dans le creuset de son épreuve qui demeure intacte – s’unit silencieusement à la Rédemption du Christ, comme Marie au pied de la croix. Il ne s’agit pas de résignation passive ou de fatalisme, car un tel malade reste habité par le désir de vivre, avec l’aide des médecins, mais prêt à remettre sa vie à Dieu quand viendra le moment du grand passage. Il vit de la grâce de l’amour. C’est un don de Dieu. Je le demande pour vous.

Je puis vous le dire, l’efficacité de mon ministère de successeur de Pierre, pour la fidélité et l’unité de toute l’Eglise, doit beaucoup à la prière et à l’offrande des malades. Je vous le confie. Et vous, vous tenez une grande place dans mon cœur et dans ma prière. Je vous ai dédié une longue lettre sur le sens chrétien de la souffrance, “Salvifici Doloris”, le 11 février 1984, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, si accueillante aux malades.

6. Avant mon arrivée, vous avez participé à l’Eucharistie Saint Irénée, ce grand évêque de Lyon, insistait déjà sur cette merveille que, dans la sainte communion, Dieu dépose en nos corps corruptibles le Corps incorruptible du Christ. Les sacrements de l’Eucharistie et de la réconciliation sont des gestes de guérison du Christ que ses miracles signifiaient et ébauchaient; ils sont des gages du salut plénier que Dieu promet Nous sommes appelés à la vie éternelle, au face à face avec le Dieu vivant. “Heureux les affligés, ils seront consolés”! C’est la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus.

Et je souhaite que, dès maintenant, par l’affection de votre famille, par le dévouement de ceux qui vous soignent, par la pastorale que l’Eglise déploie pour vous, vous sentiez que l’amour de Dieu s’est approché de vous. De grand cœur, je bénis chacun d’entre vous, ainsi que tous ceux qui vous accompagnent.

 

5 janvier 2009

Visite du Pape à Lourdes (1)

Nous avons participé au pélerinage Diocésain à Lourdes à l'occasion de la venue du Pape le 13 et 14 septembre.

Départ la veille à minuit pour arriver en avance à Lourdes, puis descente du car à 4h dans le froid et la boue pour investir La prairie. Heureusement, Lourdes avait tout prévu : sièges pour s'assoir, facicule de prière, film sur la vie de Ste Bernadette... c'est long quand même...

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IMGP5183 Florie

IMGP5174 Olivier 

IMGP5216 et voici l'autel préparé pour Benoit XVI. des évèques de tous les pays se rassembleront tandis que dans l'assemblée se tiennent des familles, des groupes de jeunes et de moins jeunes, des religieux, des scouts... devant nous des basques.

5 janvier 2009

Visite du Pape à Lourdes (2)

IMGP5233Cédric...

...JB IMGP5262 IMGP5254 et ...Giorgia et Mâa (Marie Agnès)

La foule se fait plus dense à mesure que le jour se lève

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5 janvier 2009

Visite du Pape à Lourdes (3)

Après ce temps d'attente : il est enfin là ! Benoit XVI arrive dans sa papamobile. Les flash sont éteints et nous chantons "Pierre tu es pierre..." à pleine voix (endormie). S'en suit une messe, avec une homélie très pédagogique et multilangue sur Marie, le message de Lourdes et l'appel que le Christ lance à chacun de nous. Que d'émotions !

5 janvier 2009

Visite du Pape à Lourdes (4)

IMGP5267 Nous avons ensuite été visiter un peu Lourdes, en arrivant un peu tard pour les confessions...

Nous avons poursuivi la journée avec une réflexion sur le message de Lourdes : chacun avait préparé une phrase à expliquer aux autres, et nous en avons discuté. La formule a assez bien fonctionné.

Le message de Lourdes

"Ce que j'ai à vous dire, ce n'est pas nécessaire de le mettre par écrit".

"Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ?",

"Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde, mais dans l'autre".

  "Allez à la source, boire et vous y laver".

"Pénitence, pénitence, pénitence. Priez pour les pécheurs".

"Allez dire aux prêtres qu'on bâtisse ici une chapelle et qu'on y vienne en procession". ""Qu'on bâtisse une chapelle".

"Que soy era Immaculada Counceptiou", "Je suis l'Immaculée Conception".

Puis, il y a eu l'adoration conduite par Benoit XVI qui nous a confié la croix du Christ. Reconnaitre la présence réelle du Christ est importante, surtout pour ceux qui ne peuvent communier. Le silence se faisait sur la Prairie

5 janvier 2009

Visite du Pape à Lourdes (5)

IMGP5276 il se fait sommeil...IMGP5275

22 septembre 2008

Procession Eucharistique

EN FRANCE À L'OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE
DES APPARITIONS DE LOURDES
(12 - 15 SEPTEMBRE 2008)

PROCESSION EUCHARISTIQUE

MÉDITATION DU PAPE BENOÎT XVI

Prairie à Lourdes,
Dimanche 14 septembre
2008

 

Seigneur Jésus, tu es là !

 

Et vous, mes frères, mes sœurs, mes amis,
  Vous êtes là, avec moi, devant Lui !

Seigneur, voici deux mille ans, tu as accepté de monter sur une Croix d'infamie pour ensuite ressusciter et demeurer à jamais avec nous tes frères, tes sœurs !

 

Et vous, mes frères, mes sœurs, mes amis,
  Vous acceptez de vous laisser saisir par Lui.

Nous Le contemplons.
Nous L'adorons.
Nous L'aimons. Nous cherchons à L'aimer davantage.

Nous contemplons Celui qui, au cours de son repas pascal, a donné son Corps et son Sang à ses disciples, pour être avec eux « tous les jours, jusqu'à la fin du monde » (Mt 28, 20).

Nous adorons Celui qui est au principe et au terme de notre foi, Celui sans qui nous ne serions pas là ce soir, Celui sans qui nous ne serions pas du tout, Celui sans qui rien ne serait, rien, absolument rien ! Lui, par qui « tout a été fait » (Jn 1, 3), Lui en qui nous avons été créés, pour l'éternité, Lui qui nous a donné son propre Corps et son propre Sang, Il est là, ce soir, devant nous, offert à nos regards.

Nous aimons - et nous cherchons à aimer davantage – Celui qui est là, devant nous, offert à nos regards, à nos questions peut-être, à notre amour.

Que nous marchions – ou que nous soyons cloués sur un lit de souffrance, que nous marchions dans la joie – ou que nous soyons dans le désert de l'âme (cf. Nb 21, 5), Seigneur, prends-nous tous dans ton Amour : dans l'Amour infini, qui est éternellement Celui du Père pour le Fils et du Fils pour le Père, celui du Père et du Fils pour l'Esprit, et de l’Esprit pour le Père et pour le Fils.

L'Hostie Sainte exposée à nos yeux dit cette Puissance infinie de l'Amour manifestée sur la Croix glorieuse. L'Hostie Sainte nous dit l'incroyable abaissement de Celui qui s'est fait pauvre pour nous faire riches de Lui, Celui qui a accepté de tout perdre pour nous gagner à son Père. L'Hostie Sainte est le Sacrement vivant, efficace de la présence éternelle du Sauveur des hommes à son Église.

Mes frères, mes sœurs, mes amis,

Acceptons, acceptez de vous offrir à Celui qui nous a tout donné, qui est venu non pour juger le monde, mais pour le sauver (cf. Jn 3, 17), acceptez de reconnaître la présence agissante en vos vies de Celui qui est ici présent, exposé à nos regards. Acceptez de Lui offrir vos propres vies !

Marie, la Vierge sainte, Marie, l'Immaculée Conception, a accepté, voici deux mille ans, de tout donner, d'offrir son corps pour accueillir le Corps du Créateur. Tout est venu du Christ, même Marie ; tout est venu par Marie, même le Christ.

Marie, la Vierge sainte, est avec nous ce soir, devant le Corps de son Fils, cent cinquante ans après s'être révélée à la petite Bernadette.

Vierge sainte, aidez-nous à contempler, aidez-nous à adorer, aidez-nous à aimer, à aimer davantage Celui qui nous a tant aimés, pour vivre éternellement avec Lui.

Une foule immense de témoins est invisiblement présente à nos côtés, tout près de cette grotte bénie et devant cette église voulue par la Vierge Marie ;

la foule de tous ceux et de toutes celles qui ont contemplé, vénéré, adoré, la présence réelle de Celui qui s’est donné à nous jusqu'à sa dernière goutte de sang ;

la foule de tous ceux et de toutes celles qui ont passé des heures à L'adorer dans le Très Saint Sacrement de l'autel.

Ce soir, nous ne les voyons pas, mais nous les entendons qui nous disent, à chacun et à chacune d'entre nous : « Viens, laisse-toi appeler par le Maître ! Il est là ! Il t'appelle (cf. Jn 11, 28) ! Il veut prendre ta vie et l'unir à la sienne. Laisse-toi saisir par Lui. Ne regarde plus tes blessures, regarde les siennes. Ne regarde pas ce qui te sépare encore de Lui et des autres ; regarde l'infinie distance qu'Il a abolie en prenant ta chair, en montant sur la Croix que Lui ont préparée les hommes et en se laissant mettre à mort pour te montrer son amour. Dans ses blessures, Il te prend ; dans ses blessures, II t’y cache (…), ne te refuse pas à son Amour ! ».

La foule immense de témoins qui s'est laissée saisir par son Amour, c'est la foule des saints du ciel qui ne cessent d'intercéder pour nous. Ils étaient pécheurs et le savaient, mais ils ont accepté de ne pas regarder leurs blessures et de ne plus regarder que les blessures de leur Seigneur, pour y découvrir la gloire de la Croix, pour y découvrir la victoire de la Vie sur la mort. Saint Pierre-Julien Eymard nous dit tout, lorsqu'il s'écrie : « La sainte Eucharistie, c'est Jésus-Christ passé, présent et futur » ( Sermons et instructions paroissiales d’après 1856, 4-2,1. De la méditation).

Jésus-Christ passé, dans la vérité historique de la soirée au cénacle, où nous ramène toute célébration de la sainte Messe.

Jésus-Christ présent, parce qu'il nous dit : « Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps, ceci est mon sang ». « Ceci EST », au présent, ici et maintenant, comme dans tous les ici et maintenant de l'histoire des hommes. Présence réelle, présence qui dépasse nos pauvres lèvres, nos pauvres cœurs, nos pauvres pensées. Présence offerte à nos regards comme ici, ce soir, près de cette grotte où Marie s'est révélée comme l’Immaculée Conception.

L'Eucharistie est aussi Jésus-Christ futur, Jésus-Christ à venir. Lorsque nous contemplons l'Hostie Sainte, son Corps de gloire transfiguré et ressuscité, nous contemplons ce que nous contemplerons dans l'éternité, en y découvrant le monde entier porté par son Créateur à chaque seconde de son histoire. Chaque fois que nous Le mangeons, mais aussi chaque fois que nous Le contemplons, nous L'annonçons, jusqu'à ce qu'Il revienne, « donec veniat ». C'est pourquoi nous Le recevons avec un infini respect.

Certains parmi nous ne peuvent pas ou ne peuvent pas encore Le recevoir dans le Sacrement, mais ils peuvent Le contempler avec foi et amour, et exprimer le désir de pouvoir s’unir à Lui. C’est un désir qui a une grande valeur aux yeux de Dieu. Ceux-ci attendent son retour avec plus d’ardeur ; Ils attendent Jésus-Christ à venir.

Lorsqu’une amie de Bernadette lui posa la question le lendemain de sa première communion : « De quoi as-tu été la plus heureuse : de la première communion ou des apparitions ? », Bernadette répondit : « Ce sont deux choses qui vont ensemble, mais ne peuvent être comparées – J’ai été heureuse dans les deux » (Emmanuélite Estrade, 4 juin 1858). Et son curé témoignait à l’Évêque de Tarbes au sujet de sa première communion : « Bernadette fut d’un grand recueillement, d’une attention qui ne laissait rien à désirer … Elle apparaissait bien pénétrée de l’action sainte qu’elle faisait. Tout se développe en elle d’une façon étonnante ».

Avec Pierre-Julien Eymard et avec Bernadette, nous invoquons le témoignage de tant et tant de saints et de saintes qui ont eu pour la sainte Eucharistie le plus grand amour. Nicolas Cabasilas s'écrie et nous dit ce soir : « Si le Christ demeure en nous, de quoi avons-nous besoin ? Que nous manque-t-il ? Si nous demeurons en Christ, que pouvons-nous désirer de plus ? Il est notre hôte et notre demeure. Heureux sommes-nous d'être Sa maison ! Quelle joie d'être nous-mêmes la demeure d'un tel habitant ! » (La vie en Jésus-Christ, IV, 6).

Le bienheureux Charles de Foucauld est né en 1858, l'année même des apparitions de Lourdes. Non loin de son corps raidi par la mort, se trouvait, comme le grain de blé jeté à terre, la lunule contenant le Saint-Sacrement que frère Charles adorait chaque jour durant de longues heures. Le Père de Foucauld nous livre la prière de l'intime de son cœur, une prière adressée à notre Père, mais qu'avec Jésus nous pouvons en toute vérité faire nôtre devant la Sainte Hostie :

 

 

« `Mon Père, je remets mon esprit entre Vos mains'.

 

C'est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé... Puisse-t-elle être la nôtre, et qu'elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants :

 

Mon Père, je me remets entre vos mains ; mon Père, je me confie à vous ; mon Père, je m'abandonne à Vous ; mon Père, faites de moi ce qu'il Vous plaira ; quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie ; merci de tout ; je suis prêt à tout, j'accepte tout ; je Vous remercie de tout. Pourvu que Votre volonté se fasse en moi, mon Dieu, pourvu que Votre volonté se fasse en toutes Vos créatures, en tous Vos enfants, en tous ceux que Votre cœur aime, je ne désire rien d'autre, mon Dieu ; je remets mon âme entre Vos mains ; je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur, parce que je Vous aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre Vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance, car Vous êtes mon Père » (Méditation sur les Saints Évangiles).   »

Frères et sœurs bien-aimés, pèlerins d'un jour et habitants de ces vallées, frères évêques, prêtres, diacres, religieux, religieuses, vous tous qui voyez devant vous l'infini abaissement du Fils de Dieu et la gloire infinie de la Résurrection, restez en silence et adorez votre Seigneur, notre Maître et Seigneur Jésus le Christ. Restez en silence, puis parlez et dites au monde : nous ne pouvons plus taire ce que nous savons. Allez dire au monde entier les merveilles de Dieu, présent à chaque moment de nos vies, en tout lieu de la terre. Que Dieu nous bénisse et nous garde, qu'Il nous conduise sur le chemin de la vie éternelle, Lui qui est la Vie, pour les siècles des siècles. Amen.

 

 

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana

22 septembre 2008

Messe à lourdes

VOYAGE APOSTOLIQUE 
EN FRANCE À L'OCCASION DU 150e ANNIVERSAIRE
DES APPARITIONS DE LOURDES
(12 - 15 SEPTEMBRE 2008)

MESSE DE LA FÊTE DE L'EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Prairie, Lourdes
Dimanche 14 septembre 2008

 

 

Messieurs les Cardinaux, Cher Monseigneur Perrier,
Chers Frères dans l’Épiscopat et le Sacerdoce,
Chers pèlerins, frères et sœurs
,

« Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle ». C'est le message qu'en ces lieux Bernadette a reçu de la « belle Dame » qui lui apparut le 2 mars 1858. Depuis 150 ans, les pèlerins n'ont jamais cessé de venir à la grotte de Massabielle pour entendre le message de conversion et d'espérance qui leur est adressé. Et nous aussi, nous voici ce matin aux pieds de Marie, la Vierge Immaculée, pour nous mettre à son école avec la petite Bernadette.

Je remercie particulièrement Mgr Jacques Perrier, Évêque de Tarbes et Lourdes, pour l'accueil chaleureux qu'il m'a réservé et pour les paroles aimables qu’il m’a adressées. Je salue les Cardinaux, les Évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses, ainsi que vous tous, chers pèlerins de Lourdes, en particulier les malades. Vous êtes venus en grand nombre accomplir ce pèlerinage jubilaire avec moi et confier vos familles, vos proches et vos amis, et toutes vos intentions à Notre Dame. Ma gratitude va aussi aux Autorités civiles et militaires qui ont voulu être présentes à cette célébration eucharistique.         

« Quelle grande chose que de posséder  la Croix ! Celui qui la possède, possède un trésor » (Saint André de Crète, Homélie X pour l'Exaltation de  la Croix, PG 97, 1020). En ce jour où la liturgie de l'Église célèbre la fête de l'Exaltation de la sainte Croix, l'Évangile nous rappelle la signification de ce grand mystère : Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, pour que les hommes soient sauvés (cf. Jn 3, 16). Le Fils de Dieu s'est fait vulnérable, prenant la condition de serviteur, obéissant jusqu'à la mort et la mort sur une croix (cf. Ph 2, 8). C'est par sa Croix que nous sommes sauvés. L'instrument de supplice qui manifesta, le Vendredi-Saint, le jugement de Dieu sur le monde, est devenu source de vie, de pardon, de miséricorde, signe de réconciliation et de paix. « Pour être guéris du péché, regardons le Christ crucifié ! » disait saint Augustin (Traités sur St Jean, XII, 11). En levant les yeux vers le Crucifié, nous adorons Celui qui est venu enlever le péché du monde et nous donner la vie éternelle. Et l'Église nous invite à élever avec fierté cette Croix glorieuse pour que le monde puisse voir jusqu'où est allé l'amour du Crucifié pour les hommes, pour tous les hommes. Elle nous invite à rendre grâce à Dieu parce que d'un arbre qui apportait la mort, a surgi à nouveau la vie. C'est sur ce bois que Jésus nous révèle sa souveraine majesté, nous révèle qu'Il est exalté dans la gloire. Oui, « Venez, adorons-le ! ». Au milieu de nous se trouve Celui qui nous a aimés jusqu'à donner sa vie pour nous, Celui qui invite tout être humain à s’approcher de lui avec confiance.

C'est ce grand mystère que Marie nous confie aussi ce matin en nous invitant à nous tourner vers son Fils. En effet, il est significatif que, lors de la première apparition à Bernadette, c'est par le signe de la Croix que Marie débute sa rencontre. Plus qu'un simple signe, c'est une initiation aux mystères de la foi que Bernadette reçoit de Marie. Le signe de la Croix est en quelque sorte la synthèse de notre foi, car il nous dit combien Dieu nous a aimés ; il nous dit que, dans le monde, il y a un amour plus fort que la mort, plus fort que nos faiblesses et nos péchés. La puissance de l'amour est plus forte que le mal qui nous menace. C'est ce mystère de l'universalité de l'amour de Dieu pour les hommes que Marie est venue rappeler ici, à Lourdes. Elle invite tous les hommes de bonne volonté, tous ceux qui souffrent dans leur cœur ou dans leur corps, à lever les yeux vers la Croix de Jésus pour y trouver la source de la vie, la source du salut.

L'Église a reçu la mission de montrer à tous ce visage aimant de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Saurons-nous comprendre que dans le Crucifié du Golgotha c'est notre dignité d'enfants de Dieu, ternie par le péché, qui nous est rendue ? Tournons nos regards vers le Christ. C'est Lui qui nous rendra libres pour aimer comme il nous aime et pour construire un monde réconcilié. Car, sur cette Croix, Jésus a pris sur lui le poids de toutes les souffrances et des injustices de notre humanité. Il a porté les humiliations et les discriminations, les tortures subies en de nombreuses régions du monde par tant de nos frères et de nos sœurs par amour du Christ. Nous les confions à Marie, mère de Jésus et notre mère, présente au pied de la Croix.

Pour accueillir dans nos vies cette Croix glorieuse, la célébration du jubilé des apparitions de Notre-Dame à Lourdes nous fait entrer dans une démarche de foi et de conversion. Aujourd'hui, Marie vient à notre rencontre pour nous indiquer les voies d'un renouveau de la vie de nos communautés et de chacun de nous. En accueillant son Fils, qu'elle nous présente, nous sommes plongés dans une source vive où la foi peut retrouver une vigueur nouvelle, où l'Église peut se fortifier pour proclamer avec toujours plus d'audace le mystère du Christ. Jésus, né de Marie, est le Fils de Dieu, l'unique Sauveur de tous les hommes, vivant et agissant dans son Église et dans le monde. L'Église est envoyée partout dans le monde pour proclamer cet unique message et inviter les hommes à l'accueillir par une authentique conversion du cœur. Cette mission, qui a été confiée par Jésus à ses disciples, reçoit ici, à l'occasion de ce jubilé, un souffle nouveau. Qu'à la suite des grands évangélisateurs de votre pays, l'esprit missionnaire qui a animé tant d'hommes et de femmes de France, au cours des siècles, soit encore votre fierté et votre engagement !

En suivant le parcours jubilaire sur les pas de Bernadette, l'essentiel du message de Lourdes nous est rappelé. Bernadette est l’aînée d’une famille très pauvre, qui ne possède ni savoir ni pouvoir, faible de santé. Marie l’a choisie pour transmettre son message de conversion, de prière et de pénitence, conformément à la parole de Jésus : « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). Dans leur cheminement spirituel, les chrétiens sont appelés eux aussi à faire fructifier la grâce de leur Baptême, à se nourrir de l'Eucharistie, à puiser dans la prière la force pour témoigner et être solidaires avec tous leurs frères en humanité (cf. Hommage à  la Vierge Marie, Place d'Espagne, 8 décembre 2007). C'est donc une véritable catéchèse qui nous est ainsi proposée, sous le regard de Marie. Laissons-la nous instruire et nous guider sur le chemin qui conduit au Royaume de son Fils !

En poursuivant sa catéchèse, la « belle Dame » révèle son nom à Bernadette : « Je suis l'Immaculée Conception ». Marie lui dévoile ainsi la grâce extraordinaire qu'elle a reçue de Dieu, celle d'avoir été conçue sans péché, car « il s'est penché sur son humble servante » (cf. Lc 1, 48). Marie est cette femme de notre terre qui s'est remise entièrement à Dieu et qui a reçu le privilège de donner la vie humaine à son Fils éternel. « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe en moi selon ta parole » (Lc 1, 38). Elle est la beauté transfigurée, l'image de l'humanité nouvelle. En se présentant ainsi dans une totale dépendance de Dieu, Marie exprime en réalité une attitude de pleine liberté, fondée sur l'entière reconnaissance de sa véritable dignité. Ce privilège nous concerne nous aussi, car il nous dévoile notre propre dignité d'hommes et de femmes, marqués certes par le péché, mais sauvés dans l'espérance, une espérance qui nous permet d'affronter notre vie quotidienne. C'est la route que Marie ouvre aussi à l'homme. S'en remettre pleinement à Dieu, c'est trouver le chemin de la liberté véritable. Car, en se tournant vers Dieu, l'homme devient lui-même. Il retrouve sa vocation originelle de personne créée à son image et à sa ressemblance.

Chers Frères et Sœurs, la vocation première du sanctuaire de Lourdes est d'être un lieu de rencontre avec Dieu dans la prière, et un lieu de service des frères, notamment par l'accueil des malades, des pauvres et de toutes les personnes qui souffrent. En ce lieu, Marie vient à nous comme la mère, toujours disponible aux besoins de ses enfants. À travers la lumière qui émane de son visage, c'est la miséricorde de Dieu qui transparaît. Laissons-nous toucher par son regard qui nous dit que nous sommes tous aimés de Dieu et jamais abandonnés par Lui ! Marie vient nous rappeler ici que la prière, intense et humble, confiante et persévérante, doit avoir une place centrale dans notre vie chrétienne. La prière est indispensable pour accueillir la force du Christ. « Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l'action » (Deus caritas est, n. 36). Se laisser absorber par les activités risque de faire perdre à la prière sa spécificité chrétienne et sa véritable efficacité. La prière du Rosaire, si chère à Bernadette et aux pèlerins de Lourdes, concentre en elle la profondeur du message évangélique. Elle nous introduit à la contemplation du visage du Christ. Dans cette prière des humbles, nous pouvons puiser d'abondantes grâces.

La présence des jeunes à Lourdes est aussi une réalité importante. Chers amis, ici présents ce matin, réunis autour de la croix de la Journée mondiale de la Jeunesse, lorsque Marie a reçu la visite de l'ange, c'était une jeune fille de Nazareth qui menait la vie simple et courageuse des femmes de son village. Et si le regard de Dieu s'est posé de façon particulière sur elle, en lui faisant confiance, Marie peut vous dire encore qu'aucun de vous n'est indifférent à Dieu. Il pose Son regard aimant sur chacun de vous et vous appelle à une vie heureuse et pleine de sens. Ne vous laissez pas rebuter par les difficultés ! Marie fut troublée à l'annonce de l'ange venu lui dire qu'elle serait La Mère du Sauveur. Elle ressentait combien elle était faible face à la toute-puissance de Dieu. Pourtant, elle a dit « oui » sans hésiter. Et grâce à son oui, le salut est entré dans le monde, changeant ainsi l'histoire de l'humanité. À votre tour, chers jeunes, n'ayez pas peur de dire oui aux appels du Seigneur, lorsqu'Il vous invite à marcher à sa suite. Répondez généreusement au Seigneur ! Lui seul peut combler les aspirations les plus profondes de votre cœur. Vous êtes nombreux à venir à Lourdes pour un service attentif et généreux auprès des malades ou d'autres pèlerins, en vous mettant ainsi à suivre le Christ serviteur. Le service des frères et des sœurs ouvre le cœur et rend disponible. Dans le silence de la prière, que Marie soit votre confidente, elle qui a su parler à Bernadette en la respectant et en lui faisant confiance. Que Marie aide ceux qui sont appelés au mariage à découvrir la beauté d'un amour véritable et profond, vécu comme don réciproque et fidèle ! À ceux, parmi vous, que le Seigneur appelle à sa suite dans la vocation sacerdotale ou religieuse, je voudrais redire tout le bonheur qu'il y a à donner totalement sa vie pour le service de Dieu et des hommes. Que les familles et les communautés chrétiennes soient des lieux où puissent naître et s'épanouir de solides vocations au service de l'Église et du monde !

Le message de Marie est un message d'espérance pour tous les hommes et pour toutes les femmes de notre temps, de quelque pays qu'ils soient. J'aime à invoquer Marie comme étoile de l'espérance (Spe salvi, n.  50). Sur les chemins de nos vies, si souvent sombres, elle est une lumière d'espérance qui nous éclaire et nous oriente dans notre marche. Par son oui, par le don généreux d'elle-même, elle a ouvert à Dieu les portes de notre monde et de notre histoire. Et elle nous invite à vivre comme elle dans une espérance invincible, refusant d'entendre ceux qui prétendent que nous sommes enfermés dans la fatalité. Elle nous accompagne de sa présence maternelle au milieu des événements de la vie des personnes, des familles et des nations. Heureux les hommes et les femmes qui mettent leur confiance en Celui qui, au moment d'offrir sa vie pour notre salut, nous a donné sa Mère pour qu'elle soit notre Mère !

Chers Frères et Sœurs, sur cette terre de France, la Mère du Seigneur est vénérée en d'innombrables sanctuaires, qui manifestent ainsi la foi transmise de générations en générations. Célébrée en son Assomption, elle est la patronne bien-aimée de votre pays. Qu'elle soit toujours honorée avec ferveur dans chacune de vos familles, dans vos communautés religieuses et dans vos paroisses ! Que Marie veille sur tous les habitants de votre beau pays et sur les pèlerins venus nombreux d'autres pays célébrer ce jubilé ! Qu'elle soit pour tous la Mère qui entoure ses enfants dans les joies comme dans les épreuves ! Sainte Marie, Mère de Dieu, notre Mère, enseigne-nous à croire, à espérer et à aimer avec toi. Indique-nous le chemin vers le règne de ton Fils Jésus ! Étoile de la mer, brille sur nous et conduis-nous sur notre route ! (cf. Spe salvi, n. 50). Amen.

 

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana

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